Manifestation mardi à Aurillac dans les rues et devant la Préfecture du Cantal. Les premiers, les salariés de » La Poste » se sont mobilisés afin de faire entendre leur opposition au projet de privatisation de leur établissement; les seconds, les éleveurs laitiers dans l’impasse lançaient : » Une grande braderie avec le veau de un mois à 30€ « . Ces deux manifestations qui se sont succédées se sont déroulées dans le calme et les différents délégués syndicaux ont été reçus par le Secrétaire Général de la Préfecture du Cantal.
La Poste:
Les manifestants de la poste décriaient la destructuration du service public après celui de France Télécom, après EDF et GDF et en faisaient son bilan. Pour les représentants de la CGT PTT » La Poste est maintenant séparée en 4. Il y a une direction colis, une autre pour le courrier, la Banque Postale, et pour finir, les bureaux de poste que le groupe a décidé d’appeler « Enseigne ». Depuis le mois de janvier, il n’y a plus aucune Direction dans le Cantal. Tout est géré à Clermont- Ferrand. Pour combien de temps? Fin 2002, nous avions dans le Cantal, 84 bureaux de poste de plein exercice avec un receveur. Aujourd’hui il nous en reste 24, l’effectif en janvier 2011, l’objectif est de 8 bureaux avec un directeur d’établissement ». » La direction parle de points contact pour pallier à ces suppressions et les défenseurs des Services Publics, un bureau de Poste c’est un bureau tenu par un agent de La Poste et donc géré par La Poste elle même, tandis qu’avec les Agences Postales Communales ou les Relais Poste nous sommes une sorte de sous traitance ». Pour les syndicats » Facteur d’avenir c’est la mort du facteur ». Les responsables syndicaux ont été reçus à la Préfecture.
Les éleveurs laitiers:
Une manifestation peut en cacher une autre, et en peu de temps les éleveurs laitiers représentés par leurs syndicats du côté jeune JA ,et FDSEA pour les anciens, aménageaient un enclos devant la Préfecture du Cantal pour y installer un enclos avec 9 petit veaux et une banderole avec l’effigie : » Grande Braderie, 30€ le veau d’un mois « . Explication de Chantal Cor Présidente de la section laitière : » Les vaches ont besoin de vêler pour donner du lait, les veaux naissent dans nos exploitations avec une équation impossible à résoudre, une insémination coûte 60€ + l’alimentation 100€ = 160€, nous les vendons 30€, chaque fois qu’un veau naît un éleveur perd 130€ minimum soit en moyenne 400 € annuellement. Pour pallier à l’urgence d’une telle situation nous demandons : une aide de 150 € par veaux naissant ou la mise en place d’un ramassage de ces petit veaux pour que l’état puisse les élever « .
Lors de la table ronde en présence de Michel Monneret, Secrétaire Général de la Préfecture, d’autres éleveurs sont intervenus pour rappeler que le prix d’un vêlage par un vétérinaire était de 89€, qu’ une vente ne payait pas une insémination, ou qu’à la fin de la comptabilité les gains ne permettent pas d’avoir un Smic. Devant cette urgence, en présence d’un représentant du Ministère de l’Agriculture M. Furry, le Secrétaire Général a précisé que le Préfet du Cantal, Paul Mourier travaillait actuellement sur leur dossier avec Michel Barnier, Ministre de l’Agriculture.