Les producteurs de lait ne veulent pas d’argent européen mais des mesures qui ne coûtent rien et communiquent:: « Les ministres européens n’ont rien compris, ou n’ont rien voulu comprendre. Bruno Le Maire notamment, malgré ce qu’il avait laissé entendre. Ces messieurs nous amusent. La mise en place d’un groupe d’expert est un enterrement de première classe, une insulte pour les producteurs. »
Les producteurs n’ont pas besoin d’argent de l’Europe, mais d’un cadre politique qui ne coûte rien. Effectivement, tant que l’on demandera à des pays libéraux de débourser plus, les négociations sont vouées à l’échec. Mais la solution ne coûte rien que du courage politique !
La Confédération Paysanne a demandé des précisions sur les termes employés par les politiques, cela a toute son importance. « La preuve en est l’inutilité totale de la réunion des ministres ce lundi 5 octobre. Si même les élus locaux, proches des réalités de terrain, ont un discours flou, comment les ministres peuvent-ils apporter des propositions claires ? »
« Le laisser-faire est une réponse très libérale, dont on connaît les résultats : l’institut de l’élevage prédit la baisse de 2/3 des exploitations en 20351. En osant jouer sur le sens des mots, de nombreux élus locaux porteront la responsabilité de la disparition de 1600 exploitations laitières cantaliennes, n’en laissant que 870 au regard des 2500 actuels. Soit la création de plus de 1600 chômeurs, sans parler des 7 emplois induits par exploitation agricole via l’agrofourniture, les industries agroalimentaires et l’administration (7 fois 1600 = 11 200) ni de l’aménagement du territoire… », « La Confédération Paysanne a été active avant la grève du lait, pendant la grève du lait. Nous avons été les seuls à maintenir des actions jusqu’au 5 octobre. Nous continuons et continuerons à agir, notamment auprès des politiques par qui doit se résoudre la crise »
« Suite à leur interpellation du 17 septembre, 10 communes du Cantal ont déjà voté une motion, la plupart satisfaisantes en terme de contenu. Nous les en remercions. Nous demandons à tous les autres maires de se positionner clairement sur les réponses à apporter à la crise et d’interpeller fortement le gouvernement. »
Jusqu’à aujourd’hui, la mobilisation a été relativement pacifique. La plupart des producteurs sont actuellement suffisamment désespérés pour simplement laisser mourir leur ferme… ou passer à des modes d’action beaucoup plus violents d’après le syndycat. « Si les politiques continuent à ne rien vouloir entendre, ils porteront leur part de responsabilité dans les suites du mouvement. »
1 Source : Agrafil 29/10/09, « Dans les perspectives les plus favorables ».
Photo Didier – iLACA